L’ambition de « Matnik Solid », le Plan d’Actions pour le Développement de la Martinique, impulsé par Serge LETCHIMY et animé par Patrick CHAMOISEAU, est de passer d’une Martinique fragile et fragilisée à une Martinique solide capable de capter l’ensemble des opportunités qui s’offre à elle.

Il s’agit là d’une noble ambition qui ne peut être que partagée par le plus grand nombre de citoyens martiniquais.

Je la partage.

Après avoir analysé la méthodologie adoptée, échangé avec d’autres citoyens, il me semble que la qualité démocratique de la démarche « Matnik Solid » soit perfectible.

Si on compare le PADM à une maison, le risque que les citoyens ne soient impliqués que pour peindre les murs d’une maison, imaginée par Serge LETCHIMY, construite sous la direction de Patrick CHAMOISEAU avec des experts en construction, me paraît avéré.

Et, il n’est pas certain que les citoyens pourraient avoir le choix de la couleur de la peinture.

Absence de portage politique du PADM

Les élus de la majorité régionale actuelle, Ensemble Pour Une Martinique Nouvelle, ont-ils été impliqués dans la conception du PADM ? Ont-ils été consultés ou informés de la démarche ? L’ambition de ce PADM est-elle portée par les élus régionaux et les conseillers généraux de l’alliance Ensemble Pour Une Martinique Nouvelle ? Apparemment non !

Les militants des partis et les bureaux politiques du Parti Progressiste Martiniquais, du Mouvement Populaire Franciscain, d’Osons Oser, du Rassemblement des Forces Lorrinoises, de Vivre à Schoelcher, de la Fédération Socialiste de Martinique, de Bâtir le Pays Martinique ont-ils été associés à l’élaboration du PADM ? En ont-ils formulé la demande ? Apparemment non !

Absence de partage citoyen

Il ne me semble pas qu’à ce jour, les citoyens martiniquais aient été consultés par les promoteurs de « Matnik Solid ».

Les citoyens, qui sont les premiers concernés par ce projet, n’ont pas été impliqués à la source, en amont. La vision de Serge LETCHMY, la note de cadrage « l’intention PADM », source de la démarche, a-t-elle été communiquée aux citoyens martiniquais ? Où et quand a-t-elle été discutée, mise en débat, avec qui?

Redonner de l’espoir au peuple martiniquais, remobiliser et développer les capacités créatives du plus grand nombre de citoyens martiniquais impliquent un minimum de débat, de partage, de confrontation, de contradiction, de temps d’échanges.

A ce jour, Il manque au PADM au moins une ambition, l’ambition démocratique. Il est encore temps de l’adopter.

Comment « insuffler une dynamique territoriale positive» sans permettre aux citoyens de Martinique de s’approprier une démarche visant à dessiner la Martinique des 15-30 ans à venir ?

Des réunions d’experts, des conférenciers français prestigieux, un teasing, une campagne d’affichage « 4×3 », des spots radio et un appel à projets ne suffiront pas.

Permettre que les habitants des quartiers de Martinique s’approprient le PADM n’est ni simple ni facile. Assumer cette ambition démocratique nécessite conviction, temps et énergie. Et nous, citoyens martiniquais, nous méritons cette attention démocratique.

Si cette ambition démocratique devait être encore négligée, cela alimenterait un peu plus la défiance d’un nombre croissant de citoyens envers le discours et l’action politiques.

Précision

Que ceux qui interpréteraient les lignes qui précèdent comme la déception d’un des 78 193 contributeurs à la victoire d’une Martinique Nouvelle en 2010 et qui seraient tentés de l’instrumentaliser, se ravisent. Il ne s’agit que de l’exercice du droit d’expression d’un citoyen martiniquais libre et bienveillant dans un climat de tolérance, dans un espace d’acceptation de la contradiction un peu plus large qu’avant 2010.

Olivier Ernest JEAN-MARIE – Citoyen Martiniquais – Schoelcher – Le 15 octobre 2013
 

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