2001-2009 : à la recherche de la fraternité

  Le 17 décembre 2001, à l’invitation de Bernard HAYOT, Aimé CESAIRE plantait un courbaril à l’Habitation Clément, l’arbre de la Fraternité, en compagnie de Maurice ANTISTE, Maire du François, de Camille DARSIERES, Député, de Bernard HAYOT,  de son fils Stéphane et d’Eric De LUCY du groupe Bernard Hayot.

Le 21 mai 2006, Pour la première fois, les békés s’invitaient et étaient accueillis par le maire Serge LETCHIMY sur la place de l’Abbé Grégoire à Fort-de-France dans le cadre des cérémonies de l’abolition de l’esclavage.

Le 9 novembre 2007, une trentaine de Martiniquais se réunissaient pour créer « Tous Créoles ! », une association ayant pour  objet de « participer à l’édification d’une communauté martiniquaise solidaire, forte et affranchie de tout sectarisme ».

Voici comment se présente encore cette association : « L’association « Tous Créoles ! » a été fondée en 2007 par une soixantaine de personnes issues de toutes les composantes de la communauté créole antillaise : Noirs, Mulâtres, Indiens, Chinois, Békés, Syro-libanais, mais aussi des Métropolitains et des Africains ayant adopté depuis longtemps la créolité comme démarche de vie et de pensée. » (http://www.touscreoles.fr/presentation-de-lassociation/).

Jusqu’au 5 février 2009, un parfum de fraternité planait sur la Martinique.

Février 2009 : coup de frein à la fraternité

  Aujourd’hui, plus de 10 après la mise en terre du courbaril, cette fraternité a été fortement ébranlée  par la crise de février 2009. La diffusion le 6 février 2009 du documentaire de Romain BOLZINGER « les derniers maîtres de la Martinique » a aussi participé à la crispation des relations entre les békés et les autres Martiniquais.

Depuis 2009, plusieurs procès pour provocation à la haine raciale, apologie de crime contre l’humanité, sont en cours ou se sont  tenus : citons les procès d’Alain Huygues Despointes, de Ghislaine Joachin Arnaud, d’AKIB, du MIR contre Roger de Jaham, de Claude CAYOL, ….

Par ailleurs, de nombreuses plaintes avaient été déposées (que sont-elles devenues ?) après les affrontements du 6 mars 2009 opposant des socio-professionnels à des jeunes et des membres du collectif du 5 février sur la rocade de Fort-de-France. Certains socio-professionnels avaient déclaré avoir été frappés, d’autres que leur véhicule avait été dégradé et qu’ils avaient fait l’objet d’injures racistes.

2012 : abolir le racisme,  une priorité politique ?

  Aujourd’hui, dans ce contexte encore tendu, je propose que les femmes et les hommes politiques de Martinique, intègrent le combat contre le racisme à leurs priorités.

Et si, pour combattre le racisme,  le 22 mai 2012,

Josette MANIN, Présidente du Conseil Général de Martinique,

Raymond SAINT-LOUIS-AUGUSTIN, Maire de Fort-de-France, et

Serge LETCHIMY, Député et Président du Conseil Régional de Martinique,

Prenaient l’initiative d’inviter

Bernard HAYOT et d’autres représentants de la communauté Békée,

Le Préfet, représentant de l’Etat,

A planter un flamboyant et à poser la première pierre d’une fontaine sur la place de la Savane de Fort-de-France ?

 

Un flamboyant,  une fontaine, des élus martiniquais, des békés, le préfet, la place de la savane, Fort-de-France,  le 22 mai pour quoi faire ?

Quel sens, quelles finalités donner à cet événement ?

Voici mes réponses :

Un arbre, un flamboyant : comme symbole de la vie, de la croissance, de la beauté, de la longévité,

Une fontaine : pour la beauté et la garantie la pérennité de la démarche dans le temps, pour symboliser l’attention continue que nous devrons porter à cet arbre. Pour que le flamboyant ne manque jamais d’eau. Pour que chacun de nous, en visitant la place, puisse arroser le flamboyant.

La place de la Savane : parce que c’est une place publique. La place publique la plus fréquentée de Martinique par les Martiniquais et les touristes visitant notre pays. Pour que le plus grand nombre puissent s’approprier ce combat.

Fort-de-France : pour rendre hommage à Aimé CESAIRE qui a eu, au-delà de sa pensée et de son œuvre,  la vision d’accepter l’invitation de Bernard HAYOT,

Des  Elus politiques pour représenter le peuple martiniquais,

Le Préfet pour représenter l’engagement de l’Etat, et

Bernard HAYOT et d’autres békés pour représenter la communauté Béké,

Le 22 mai : pour célébrer le souvenir du passé  et la projection dans le futur.

Nous pourrions ainsi laisser à nos enfants le souvenir, qu’en 2012, la Martinique reconnaissait que le racisme l’affaiblissait.

Qu’il ne s’agissait pas  simplement d’un malaise (Cf. page 65 de la synthèse des états généraux de Martinique en 2009 (http://www.etatsgenerauxdeloutremer.fr/sites/default/files/Martinique-Synthese-Generale.pdf) mais d’un cancer qui rongeait notre société.

Un cancer qui devait être diagnostiqué et combattu par tous les citoyens et tous les responsables politiques.
 

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