A l’heure où l’Université des Antilles et de la Guyane a volé en éclat, au moment où la Guyane tourne le dos à la Caraïbe pour se concentrer sur le plateau amazonien, alors que la Martinique et la Guadeloupe deviennent membres de l’Association des Etats de la Caraïbe, je demande aux responsables politiques de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique de profiter des projets annoncés de réforme des collectivités pour œuvrer à la création d’une région Guadeloupe-Guyane-Martinique.

Guadeloupe, Guyane, Martinique : Une communauté humaine et économique

Les faits sont là. Nous sommes nombreux à avoir des amis, de la famille résidant sur ces trois territoires. Nos cultures, nos créoles, nos arts culinaires, nos musiques, nos ligues sportives s’enrichissent depuis longtemps et de plus en plus.

Sur le plan économique, de nombreux acteurs économiques ont des clients et / ou des fournisseurs sur les trois territoires.

Pour développer les relations humaines je propose la mise en place d’une politique de continuité territoriale d’Anse-Bertrand à Saint-Georges de l’Oyapock à l’instar de celles qui sont mises en place en Guyane et en Guadeloupe afin de réduire sensiblement les coûts du transport de passagers.

Pour soutenir les échanges économiques, je propose la création d’un territoire fiscal unique avec un seul régime fiscal (la TVA, l’impôt sur le revenu, l’octroi de mer, et toutes les autres taxes et impôts seront alors alignés). La continuité territoriale intégrera aussi un volet « transport de marchandises ».

Un « upgrade » du logiciel politique

Les leçons de l’histoire devront être tirées. Le complexe de supériorité des Martiniquais, en recul mais toujours vivace, devra être combattu par une culture de l’égalité, du respect et de la tolérance. Plus largement, ce changement institutionnel nécessitera une mise à jour du logiciel de notre personnel politique afin de développer ce nouveau territoire avec ambition et justice.

Je ne me fais pas d’illusions, nos responsables politiques actuels ne sont pas les premiers promoteurs de cette idée qui n’est pas nouvelle.

En effet, comment comprendre que ce projet de rapprochement institutionnel, loin d’être révolutionnaire, ne figure ni dans le rapport BALLADUR de mars 2009 (le comité pour la réforme des collectivités locales présidé par Edouard Balladur avait remis son rapport le 5 mars 2009 au Président de la République Nicolas SARKOZY), ni dans les projets du Président François HOLLANDE et du Premier Ministre Manuel VALLS en matière de réforme des collectivités.

Si nos responsables politiques ne s’emparent pas spontanément de ce projet, il nous appartient peut-être à nous, citoyens de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique, de les y inciter ?

A tous ceux qui pourraient juger cette idée utopique, je rappellerais les mots de Théodore MONOD :

« L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé. L’utopie d’hier peut devenir la réalité. »

Olivier JEAN-MARIE – Citoyen Martiniquais – Mayotte – le 13 avril 2014
 

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