Le pouvoir sinon rien

Publié le 11 décembre 2014,
Serge LETCHIMY et Alfred MARIE-JEANNE partagent au moins un principe : après un mandat de président, quand ils ne gagnent pas, ils ne siègent pas.

Après la défaite de la liste des Patriotes et Sympathisants en mars 2010, Alfred MARIE-JEANNE avait décidé de ne pas siéger à l’assemblée régionale.

Voilà que Serge LETCHIMY annonce que si la liste qu’il conduira en 2015 perd, il conservera le mandat de député puis arrêtera la politique en 2017 (http://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/politique/serge-letchimy-president-du-conseil-regional-depute-president-du-ppm-claude-lise-trahi-une-deuxieme-fois-283702.php).

j’en déduis qu’il ne siégera pas au sein de la Collectivité Territoriale de Martinique en cas de défaite en décembre 2015.

On peut imaginer qu’Alfred MARIE-JEANNE en fera de même en cas de défaite.

C’est une curieuse conception de la démocratie qui consiste à se présenter devant les électeurs pour recueillir leurs suffrages et à leur tourner le dos si la victoire n’est pas au rendez-vous.

C’est une curieuse conception de l’engagement au service de son pays et de son prochain qui place l’orgueil au-dessus de l’intérêt général. Autrement dit, « si je ne suis pas chef, je ne contribue pas. »

C’est une curieuse conception de l’animation d’équipe.

Voici des capitaines qui disent à leurs co-équipiers « si nous ne gagnons pas, je vous laisserai seuls représenter les électeurs que nous avons convaincus de voter pour nous ».

Le capitaine quitte le bateau le premier après le naufrage!

C’est une curieuse conception du rôle de l’opposition dans une assemblée démocratiquement élue.

C’est une situation curieuse.

Nous, citoyens, électeurs, colistiers, militants, collaborateurs d’élus, nous autorisons ceux que certains d’entre nous qualifient de « leaders charismatiques » à agir et penser de la sorte sans que nous n’exigions un minimum de respect et de considération.

Messieurs les « leaders charismatiques », si vous êtes fatigués par vos longues et intenses années au service de la population martiniquaise, si vous avez déjà décidé de ne pas siéger en cas de défaite, je vous demande de ne pas vous présenter devant les électeurs.

En ce mois de décembre, rendons hommage à Camille DARSIERES qui après avoir servi en tant que président de la Région jusqu’en 1992, a prolongé son engagement après des défaites, en restant siéger en tant que « simple » conseiller régional en 1992 et en 1998.

Espérons que Camille DARSIERES puisse inspirer ces deux « leaders charismatiques » qui ont de grandes chances de se retrouver au deuxième tour des élections territoriales de décembre 2015.

 

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